LA pAge noire

LA pAge noire

lundi 21 novembre 2016

Détrumpez-vous (allez au diable, bande de chacals, allez au diable, je vous montre le chemin…)






Aaaaaah ! Sers donc un verre, sers-moi quelque chose à boire. Ah ah ah, mets m’en encore un. C’est bon, le petit jaune. Je fête ça au petit jaune, moi. Ah ah, au petit jaune… 
Ça leur apprendra à déboucher leur champagne avant l’heure. Ça leur apprendra, les culs serrés, les beaux penseurs, ça leur apprendra ce que ça fait d’avaler de travers. Regarde-les, leurs gueules de bois, regarde-les passer, droits dans leur bottes, ils se pincent les narines, ces merdeux, ces poufiasses à quatre épingles. Moi je célèbre ça, moi. Moi, c’est jour de fête. Sacrés Ricains. Ils sont trop forts, les Amerloques. Moi je dis respect, moi je dis merci. C’est pas des tapettes, les Marines. Même leurs gonzesses elles dégainent. Ils ont voté pour Donald ! Un mec qui en a, ce Donald, tu vas voir ce que tu vas voir. Enfin !
Ils ont mordu la poussière, ils mangent leur merde ce matin, les instituts de sondage, ces bâtards qui nous rabattent les oreilles avec leurs questions mal faites, leurs questions de minets, leurs prévisions à la mort-moi-le-nœud, leurs prédictions pour rassurer tous ces blaireaux qui écoutent les émissions, qui croient ce qu’on débite à l’heure du journal. BAM ! Ils se sont bien fait niquer. Allez-y, venez mes chérubins, approchez, approchez donc, posez-moi les questions que vous voulez, je vais vous répondre, vous allez entendre ce que vous avez envie d’entendre. Je vote bien, moi, ma petite dame, je vote propre, je vote comme il faut. BIM ! Sondez-moi donc ! Tu veux m’enfumer mais c’est moi qui t’embrouille. Tu vas voir ce que je vais te glisser dans l’urne, tu vas voir. Et tu fermeras ta gueule. On te fera fermer ta jolie gueule. Tu vas voir ce que je vais te glisser dans l’urne. 
Y’en a plus que pour les migrants, les pédés. Ils même le droit de se marier, les tarlouzes. Avec leurs p’tits culs, ils votent comme il faut. Les pédales, ça comprend les choses, ça réfléchit, ça fait des études. Tu parles, ils ont tout le temps. Ils se salissent pas les mains, ils font pas de gosses. Ils n’ont rien qu’à s’occuper d’eux-mêmes. Ils ont tout le temps de se faire plaindre. Ils ont tout le temps de se faire entendre. Ils sont partout. Dans les lycées, les universités, dans les journaux. C’est comme les Francs-Maçons, les juifs. Partout où ça brille, partout où ils prennent les décisions. 
Les migrants, tu vas voir, écoute ce que je te dis. Les migrants, un jour ils auront le droit de voter. Leur voix vaudra la mienne. Et il faudra prendre les armes. Des armes qu’on n’a même pas, parce qu’ici, les armes, c’est pas bien d’en avoir. Ici on est un pays d’intellos, ils te disent que les armes c’est les mots. Ils vont voir ce que je vais leur glisser dans l’urne, les intellos. Sondez-moi, la main sur le cœur, je promets que je vote propre, tout le monde est content, tout le monde est rassuré. Tout le monde va se coucher en se disant, ouais, c’est bon, les jeux sont faits. Et le lendemain, BOUM ! on a gagné. Comme les Britishs. Ah, ah, putain, ce qu’c’est bon ce qu’ils ont fait les Britishs. Le Brexit. Ce qu’c’est bon ça. 
Tu comprends mon ami, tu comprends ce que je veux te dire ? 
Le combattant de demain, le combattant qui va tout casser, c’est moi, c’est nous. Maintenant c’est notre tour de rafler la mise. Dis-leur comme moi à ces canailles que tu votes pour eux. Dis-leur que tu roules comme eux. Crie-le sur tes murs. C’est facile. Tu vas pas en revenir comme c’est facile. J’ai pas l’air comme ça. Mais y’en a là-‘dans. Je suis pas tout seul. On est tout plein maintenant. On est tout plein, partout. Y’a même les cols bleus de notre bord, les péquenots qui virent leur cuti. Y’a même les anciens cocos. 
On a pensé à tout. Tu vas pas en revenir. Les frileux, les petits bras, ceux du bas de l’immeuble, ceux qui ont déjà tout perdu, ceux que l’on presse, les pauvres gens qui n’osaient pas, qui avaient peur de voter comme il faut, à cause de la mauvaise conscience, si les sondages continuent de leur dire que tout va bien, ils vont oser voter comme il faut. Les sondages, ils disent que c’est joué. Ils votent juste pour protester ces braves gens, mais leur honneur est sauf puisque les sondages disent que c’est joué d’avance, que c’est plié, que le Brexit ne passera, que Hilary a gagné… Ouais, leur honneur est sauf. L’honneur, ah ah ! ce truc qu’on leur vend à coups de bâtons, les journaux, la radio, les juifs, les tapettes. Alors ils votent comme il faut,  enfin. Juste pour protester. Et nous aussi on vote comme il faut. Sauf que nos voix, ils les avaient pas comptées, nos voix. C’est comme ça qu’on va leur coller une grosse migraine. Comme les Ricains, comme les Britishs. Et tu sais ce qu’on dit. Jamais deux sans trois !
Demain, c’est dans la poche. Les énarques, en prison ! Les politiques, en exil ! Les journalistes, à coup de grosses baffes ! Les profs, ces petits branleurs, au dressage ! Les fonctionnaires, ils vont trimer, les fonctionnaires. Les étrangers, dehors ! La racaille, au Bagne ! Les banquiers, ils vont cracher ! Parce qu’on aura la Vérité pour nous, demain. Il y aura du travail pour les travailleurs, de l’ordre partout. Celui qui dira non, il aura des canons sur la tempe. Qu’il essaie de dire non, pour voir. 
Notre règne durera mille ans ! Putain, les chacals, avec leurs faces de rats !
Et tant pis si ça marche pas. Tant pis si ça fout un bordel comme jamais. Le bordel c’est déjà ça, moi je dis. On va foutre le bordel. On va les foutre dehors. Ils vont voir ce que c’est d’avoir froid au cul. Ils vont voir ce que ça veut dire mordre la poussière. Ce que c’est que manger des cailloux. 
Tu vas voir ce que je vais te glisser dans l’urne. Tu vas voir ce que tu vas voir. Ni vu ni connu. Tu vas voir.

Sers-moi donc un petit jaune. 

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