LA pAge noire

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Ce qui ne tue pas (roman)

Ce qui ne tue pas est un roman.
Pas le premier que j'écris mais le premier que je sors de mes cartons. Un tour d'essai. Un tour pour voir.
Tout est parti d'un SMS reçu. Un SMS que l'ami Philippe D. m'envoie à propos d'un de ses romans. Philippe est écrivain. Philippe m'a appris à lire comme d'autres vous apprendrons à tenir sur vos pattes. Bref, Philippe rate le Goncourt de ça... Il m'écrit : "Ce qui ne tue pas rend plus fort... enfin... à vérifier".
A vérifier...
Vérifions. Allons-y ! me suis-je dit.
Quelques jours ou quelques semaines sont passés, je ne sais plus. Chez d'autres amis, dans les Alpes, au réveil, le premier paragraphe s'écrit dans mon esprit. La maison est calme. Ma femme dort encore. Comme les amis, les enfants. L'histoire prend forme, peu à peu. Un type autour de qui tout s'écroule, tout fout le camp. Il s'appellera Étienne (parce que parmi les compagnons du Christ, Étienne s'est fait le premier lapider sous les murs de Jérusalem - sauf que cet Étienne-là, le mien, est un foutu impie, le message biblique s'arrête-là). Étienne voit donc la terre s'ouvrir sous ses pieds. Sa femme, son amie depuis l'enfance, lui apprend subitement qu'elle le quitte en dégustant un verre de Chardonnay. Elle part. Sans raison apparente et sans qu'elle lui en dise plus. La cadette du couple se révèle un poison tandis que l'aînée deviendra l’objet d'un odieux chantage que les collègues d'Étienne font peser sur ses épaules.
Il y aurait de quoi faire chuter un homme. Mais contre toute attente Étienne se rend compte que rien de tout cela ne l'affecte vraiment. Une anesthésie générale. Aussi étrange qu'inquiétante. Toutes ces haches enfoncées dans son dos ne le font pas souffrir. Et comme si cela ne suffisait pas, Étienne se sent épié. Une présence le suit, partout, tout le temps. Et puis, un amour de jeunesse revient de nulle part et se brise mystérieusement le dos en chutant dans ses escaliers. Mais il ne ressent rien. Toujours rien.
Ce qui ne tue pas rend plus fort. C'est ce qu'on dit. Mais que veut dire plus fort ? C'est une des clefs du roman.
Ma femme se réveille.
Elle me demande ce que je fabrique, à cette heure, devant mon écran.
— Je débute un roman. Je ne sais pas où ça me mènera. Mais j'aimerais vérifier un truc.
— De quoi ça parle ? elle questionne.
Je lui en dis deux trois mots.
— Fonce, elle fait, en buvant son café.

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