Ne les pleurez pas.
Djian. Hemingway. Chrétien de Troyes. Molière. Il y a là ce que la littérature a fait de mieux, ce qu’elle continue à faire, sans relâche, malgré les dires de certains trouble-fêtes -- le genre plutôt réactionnaire, le genre sans imagination.
Vous n’avez pas été convié, bien sûr. Mais faites-vous discret. Glissez vous sans bruit entre deux portes et ouvrez l'oeil. Il ne faut rien toucher.
"Les mots" et "l’ombre des mots".
Vous n’avez rien à dire sur l’amour, le temps, la maladie, la mort, vous ne tenez pas l'alcool. La fumée vous fait tousser. D’ailleurs, les mots vous manquent. Marchez simplement dans les couloirs, jetez un coup d’œil sur les portes : vous y trouverez des noms connus, des noms admirés, des types – sans parler des femmes – grâce à qui vous savez bien pourquoi les mots vous manquent.
Ce n’est pas à eux qu’il convient de l’exprimer. Ils le savent. Et mieux que personne ils et elles savent qu'il est des circonstances, aussi, oú le silence s'impose.
Le ciel est clair, par chance, alors ça va. Pourquoi ne pas se mettre à l'aise ? Même ici, sur la terrasse, au-dessus des remparts, il est peu probable que le vent se lève. Il suffit de fermer les yeux, de tendre un peu l'oreille.
« Un livre qui offre une belle promesse. Celle de faire débattre, dans un hôtel hors du temps, certains des plus grands écrivains et artistes des temps présents et passés. Ainsi Molière, Hemingway, Chrétien de Troyes côtoient Philippe Djian, Virginie Despentes, Gainsbourg et autres Woody Allen. Et l’exercice est réussi. Très bien réussi même. Une écriture fluide et travaillée fait que cet ouvrage se finit avant même d’avoir pu prononcer Louis Ferdinand Céline. Alors oui, la plume est légèrement cynique et désabusée, les débats tournent assez vite aux règlements de comptes, et l’éternel optimiste que je suis y a vu plus de noirceur qu’il n’aime en voir au quotidien. Mais tout cela est fait avec tellement de talent et d’intelligence qu’on se prend vite au jeu et qu’on se surprend même à prendre parti pour tel ou tel poète ou écrivain.
J’allais donc donner un 8/10 à « Comptoir ». Mais un livre qui arrive à citer Bono et Goldman en quelques pages ne peut que friser la perfection. Ce sera donc un 9/10 »
(Vincent MORVAN, Directeur de publication des Editions SATINVAË)
Un huis clos surprenant nous attend dès les premières pages...
Fiction ? Réalité ? Rêve ? Désir ?
Quand le passé se mêle au présent !
Vivants, morts, quand les amoureux des mots se réunissent autour d'un comptoir d'hôtel que peuvent-ils bien se raconter ?
Connus ou moins connus, qu'est-ce que ces personnes ont en commun ?
À travers ce roman "étrange et pénétrant", l'auteur, par ses mots, nous fait voyager dans des souvenirs d'enfance, mais pas que...
Si tous les Molière, Victor Hugo, Gainsbourg, Despentes, Sagan, Nothomb et bien d'autres se retrouvaient comme par magie coincés dans un hôtel alors que les quelques millions de Français que nous sommes sont confinés chez eux suite à une pandémie...
Ah, on peut dire que ça les fait bien rire...
Mais pour certains, leurs égaux en prennent un coup...
À grand renfort de mots, ils se livrent un duel et se défont de tous leurs maux...
Ils les vomissent par phrases entières, pleines de remords, d'amertume, mais également pleines de longs soupirs, de longs silences...
Ils signent, non pas à la pointe de l'épée, mais avec force et ténacité, leurs noms, leurs œuvres, leurs vies.
L'auteur, nous invite, à jouer les voyeurs dans cette rencontre pesante, presque angoissante par moment.
Ce récit n'est pourtant pas un thriller, mais le côté psychologique très sombre de certains protagonistes est oppressant et chargé d'émotion...
Un livre qui m'a beaucoup, comment dire... Dérouté, touché, ému et qui en même temps m'a amusé...
C'est très contradictoire, mais comment expliquer une telle lecture...
Alors pour y remédier, je vous propose juste de lire.
((Sonia chroqueuse de livres - Chroniqueuse)
Lien du replay
Comptoir
Je ne veux pas refermer ce livre sous prétexte que la vie est ailleurs.
Dans Comptoir, je retrouve des voix chères que je croyais tues.
Je lève mon vers à leur santé !
Yves Gaudin (rhapsode)
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Un hôtel quelque part, mais ce n’est pas cela qui importe.
Des visiteurs pas comme les autres, ça c’est pas commun : Jean-Baptiste Poquelin (notre Molièrenational), Rabelais, Houellebecq, Flaubert, Rimbaud, Victor Hugo, Hemingway et Françoise Sagan… et d’autres encore… Des écrivains qui reviennent à la vie par la magie de l’auteur Ollivier Errecade et qui côtoient des homologues bien vivants … Voilà une idée qui m’a tout de suite séduite … et la cerise sur le gâteau, ils sont tous confinés parce qu’un « méchant virus fait des ravage à ce qu’il paraît » …
êtes-vous prêts pour une traversée temporelle?
J’ai ouvert le livre un dimanche matin, en buvant mon petit café de milieu de matinée (incontournable le weekend 😉 ). Je l’ai refermé juste avant le repas de midi, c’est-à-dire que je l’ai lu d’une seule traite !
Remarquez, il n’est pas très long c’est vrai, mais ce qui veut dire aussi que je n’ai pas pu m’extirper de mon fauteuil tant que je n’avais pas atteint la dernière page.
Alors, me direz-vous, c’est qu’il m’a tenu en haleine et que je l’ai adoré ! Oui, bien sûr, j’ai beaucoup aimé ce concept peu commun. L’auteur est un amoureux des Lettres et des auteursde tous temps, cela se sent dans sa manière d’écrire. Il est à l’aise avec ces personnalités si atypiques, quel que soit le siècle où ils ont vécu. La littérature traverse les époques comme une comète le système solaire et elle ne prend pas une ride ! C’est la magie que se permet celui qui prend la plume pour épancher sa passion et transmettre ce qui le fait frissonner de plaisir.
Point de sagesse ou de remise en question, juste le fil éclairé d’un groupe éclectique de plumes en tous genres, et de manières de penser improbables parce que les siècles s’effacent peut-être au Comptoir tout en goûtant les cocktails étonnants et détonants d’Hemingway, mais pas dans leurs âmes. Alors, ça s’accroche, ça s’interpelle, ça s’incomprend (pardon pour ce néologisme), ça se nombrilise (encore pardon) et cela donne un savoureux récit.
Alors, oui, j’ai beaucoup aimé ce livre, d’autant plus que la plume d’Ollivier Errecade est fine bien que rugueuse parfois et piquante aussi. Je me suis sentie comme une petite souris indiscrète et spectatrice d’un spectacle ahurissant. J’ai pourtant un peu regretté la manière dont les protagonistes « règlent leurs comptes ». Mais, n’est-ce pas aussi un moyen de démystifier le génie qui, somme toute, loge dans des êtres faits de chair et de sang et quelles que soient les époques qu’ils habitent ?
La nouvelle charte graphique des Editions Red’active… Surprenante, autant que ses auteurs non ? Qu’en pensez-vous?
Alors bien entendu, passées l'incrédulité et les premières interrogations, il n'y a plus qu'à patienter (« nous voilà ‘confinés'…, comme ils disent, avec le reste de nos frères humains. Je ne sais pas ce qu'ils attendent de nous. Ne me demandez pas ce qu'ils espèrent de nous. Alors vivons ! Vivons pour le temps qu'il nous est donné de le faire à nouveau. Vivons mes amis ! Il en restera toujours quelque chose ! »).
Rapidement, les particules artistiques élémentaires commencent à interagir entre elles dans ce huis-clos irréel. Chacune a sa trajectoire propre (son passé et ses ambitions, son passé, sa haute opinion de la littérature, de la poésie, de l'Humanité, de l'amour, des hommes et des femmes…). A force de tournées générales et de cocktails en tout genre (« Buvons à l'Homme ! Buvons à ses rêves ! »), le bocal hôtelier cosy commence lentement à se transformer en accélérateurs de particules. Elles s'agitent, elles s'excitent. Certaines montent en température. D'autres, flegmatiques ou plus sages observent ou vivent leur vie. D'autres encore entrent en collision (lire la joute verbale entre Despentes et Céline est réel bonheur). Les tontons flingueurs remplacés par une brochette d'artistes renommés.
Le roman est court, mais dense, truffé de dialogues tour à tour sensibles, philosophes, drôles, cocasses, caustiques, violents, … en un mot, jubilatoires. L'auteur Ollivier Errecade, professeur de lettres dans le civil, sait jongler avec les références biographiques de chacun et chacune. Les sujets de discussions se succèdent, qui sont autant de débats potentiels entre époques, positionnements, styles, … le tout dans des dialogues hauts en couleurs !
La petite maison d'édition Red'Active implantée dans les environs d'Aix-en-Provence porte là un auteur qui a du chien et de la suite dans les idées, et un très bon roman. Un roman que l'on adorerait voir adapté au théâtre !
Pas d'explications du pourquoi ni du comment de leur présence ici, on n'en saura pas plus. On assistera par contre à tous leurs échanges autour du comptoir. Les discussions sont tour à tour philosophiques ou sarcastiques, drôles ou profondes. Et comme ce sont tous des personnalités fortes et très tranchées, c'est plutôt jouissif !
L'auteur arrive à nous faire reconnaître le style et la gestuelle de chaque personnage avant même de nous donner son nom (une mention particulière pour l'entrée en scène d'Amélie Nothomb, que je n'avais pas du tout anticipée et qui m'a fait exploser de rire!).
Drôle d'équipe que ces écrivains vivants ou revenus d'entre les morts qui se retrouvent confinés dans un hôtel.
Combats d'égo, haines anciennes, chocs des générations, réflexions, mélancolies, humour, leçons de vie ….. il y a de tout dans ce livre.
L'écriture est très fluide avec une pointe de modernité et de langage actuel qui permettent de dévorer cet ouvrage très rapidement !
Une mention spéciale au Barman en chef, Ernest Hemingway, pour ses recettes de cocktails !









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