Cher Ollivier
On avait dit que le papier ferait l'affaire, que les choses allaient en rester là. Les livres devaient avoir des angles, les pages se tourner avec les doigts. Les mots, les idées, les genres, triés, parfaitement rangés, dans les rayonnages. Essayons, pour voir, de décoller les étiquettes.
« Un livre qui offre une belle promesse. Celle de faire débattre, dans un hôtel hors du temps, certains des plus grands écrivains et artistes des temps présents et passés. Ainsi Molière, Hemingway, Chrétien de Troyes côtoient Philippe Djian, Virginie Despentes, Gainsbourg et autres Woody Allen. Et l’exercice est réussi. Très bien réussi même. Une écriture fluide et travaillée fait que cet ouvrage se finit avant même d’avoir pu prononcer Louis Ferdinand Céline. Alors oui, la plume est légèrement cynique et désabusée, les débats tournent assez vite aux règlements de comptes, et l’éternel optimiste que je suis y a vu plus de noirceur qu’il n’aime en voir au quotidien. Mais tout cela est fait avec tellement de talent et d’intelligence qu’on se prend vite au jeu et qu’on se surprend même à prendre parti pour tel ou tel poète ou écrivain.
J’allais donc donner un 8/10 à « Comptoir ». Mais un livre qui arrive à citer Bono et Goldman en quelques pages ne peut que friser la perfection. Ce sera donc un 9/10 »
(Vincent MORVAN, Directeur de publication des Editions SATINVAË)
Comptoir
Je ne veux pas refermer ce livre sous prétexte que la vie est ailleurs.
Dans Comptoir, je retrouve des voix chères que je croyais tues.
Je lève mon vers à leur santé !
Yves Gaudin (rhapsode)
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Un hôtel quelque part, mais ce n’est pas cela qui importe.
Des visiteurs pas comme les autres, ça c’est pas commun : Jean-Baptiste Poquelin (notre Molièrenational), Rabelais, Houellebecq, Flaubert, Rimbaud, Victor Hugo, Hemingway et Françoise Sagan… et d’autres encore… Des écrivains qui reviennent à la vie par la magie de l’auteur Ollivier Errecade et qui côtoient des homologues bien vivants … Voilà une idée qui m’a tout de suite séduite … et la cerise sur le gâteau, ils sont tous confinés parce qu’un « méchant virus fait des ravage à ce qu’il paraît » …
êtes-vous prêts pour une traversée temporelle?
J’ai ouvert le livre un dimanche matin, en buvant mon petit café de milieu de matinée (incontournable le weekend 😉 ). Je l’ai refermé juste avant le repas de midi, c’est-à-dire que je l’ai lu d’une seule traite !
Remarquez, il n’est pas très long c’est vrai, mais ce qui veut dire aussi que je n’ai pas pu m’extirper de mon fauteuil tant que je n’avais pas atteint la dernière page.
Alors, me direz-vous, c’est qu’il m’a tenu en haleine et que je l’ai adoré ! Oui, bien sûr, j’ai beaucoup aimé ce concept peu commun. L’auteur est un amoureux des Lettres et des auteursde tous temps, cela se sent dans sa manière d’écrire. Il est à l’aise avec ces personnalités si atypiques, quel que soit le siècle où ils ont vécu. La littérature traverse les époques comme une comète le système solaire et elle ne prend pas une ride ! C’est la magie que se permet celui qui prend la plume pour épancher sa passion et transmettre ce qui le fait frissonner de plaisir.
Point de sagesse ou de remise en question, juste le fil éclairé d’un groupe éclectique de plumes en tous genres, et de manières de penser improbables parce que les siècles s’effacent peut-être au Comptoir tout en goûtant les cocktails étonnants et détonants d’Hemingway, mais pas dans leurs âmes. Alors, ça s’accroche, ça s’interpelle, ça s’incomprend (pardon pour ce néologisme), ça se nombrilise (encore pardon) et cela donne un savoureux récit.
Alors, oui, j’ai beaucoup aimé ce livre, d’autant plus que la plume d’Ollivier Errecade est fine bien que rugueuse parfois et piquante aussi. Je me suis sentie comme une petite souris indiscrète et spectatrice d’un spectacle ahurissant. J’ai pourtant un peu regretté la manière dont les protagonistes « règlent leurs comptes ». Mais, n’est-ce pas aussi un moyen de démystifier le génie qui, somme toute, loge dans des êtres faits de chair et de sang et quelles que soient les époques qu’ils habitent ?
La nouvelle charte graphique des Editions Red’active… Surprenante, autant que ses auteurs non ? Qu’en pensez-vous?